La prise en considération du bien-être animal au sein des exploitations aura t-elle un impact sur leur fonctionnement et leur rentabilité ? C’est ce que se demande les agriculteurs face aux 92% de français qui estime qu’inclure le bien-être animal dans l’élevage est important. De plus, l’apparition de groupes associatifs militants précurseurs de la protection animale accélère la prise de conscience des consommateurs.
Dans le cadre de leur cursus, les élèves de la classe BTS Productions Animales en Apprentissage au Group Etablières à la Roche Sur Yon, se sont lancé dans un reportage photo sur le bien-être animal dans diverses structures agricoles au cours de leur apprentissage.
On entend par bien-être animal l’état physique et mental de l’animal qui découle de la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux essentiels et de ses capacités à s’adapter à son milieu (Alim’Agri 2015).
Le Farm Animal Welfare Council a définis 5 libertés fondamentales du bien-être animal en exploitation agricole :
- Ne pas souffrir de faim et de soif
- Ne pas souffrir de contraintes physiques / d’inconfort
- Être indemne de douleur, de blessures, de maladies
- Avoir la liberté d’exprimer des comportements normaux
- Être protégé de la peur et de la détresse
Le bien être animal a pour principe d’éviter toute souffrance « inutile » et de rechercher des conditions de vie optimales. A travers le temps la réglementation de ce principe a évolué grâce à la prise de conscience de la société.
La mise en pratique des principes du bien-être animal au sein des élevages améliore-t-il leur production ? Actuellement, le monde agricole manque de recul sur l’impact du bien-être animal en exploitation. En effet, l’arrivée de la loi qui déclare que « les animaux sont doués de sensibilité » date seulement de 2015 et c’est donc depuis peu que s’est enclenché le mouvement du bien-être animal.
Même si ce principe est neuf, il entre actuellement dans les facteurs de production des exploitations et différents acteurs de la filière tentent de le mesurer et de l’inclure dans leurs cahier des charges.
En effet, le bien-être animal apparaît de manière plus significative dans la charte des bonnes pratiques d’élevage et des outils d’évaluation du bien-être animal tel que Boviwell existent.
Par ailleurs, des groupements coopératifs comme Bellavol, Agrial, FFE et d’autres impose à leurs adhérents des pratiques de bien-être animal : sortie au champ, fenêtre sur les bâtiments hors sol, sortie et activité quotidienne… On a pu observer d’ores et déjà des résultats de l’application des méthodes de bien-être animal sur les exploitations. Par exemple, l’apport d’un confort quotidien mène à une baisse de la mortalité, une hausse du poids des animaux, améliore la qualité des portées à la naissance etc… ce ne sont que les premières résultats mais positifs pour autant.
C’est ainsi que notre classe c’est lancée dans l’analyse du bien-être animal dans nos exploitations respectives. Nous avons donc pris le temps d’immortaliser les installations et pratiques dédiées au BEA. La communication avec des professionnels du milieu a également été la base de nos recherches, qui nous a permis de connaître une partie de leurs choix et engagements futur vis-à-vis de ces nouvelles pratiques en expansion. Comme le montre les photos ci-jointes, les animaux ont la possibilité de sortir quotidiennement en extérieur. Que cela soit dans les productions extensives ou hors-sol où les animaux ont un contact physique et visuel avec leurs congénères, facteurs indispensables pour les animaux grégaires.
Ces premiers facteurs évoqués ci-dessus permettent aux animaux d’exprimer des comportements naturels ( cf. photo).
De plus, la plupart des exploitants ont adapté l’alimentation aux animaux et fournissent des rations sans OGM.
Les interrogations éthiques de la population concernant leur façon de consommer influent les conduites de production des éleveurs. Les avis divergent sur l’application des méthodes de BEA, ces pratiques sont donc encore en pleine progression. La nouvelle orientation de la consommation va donc changer la façon d’élever des animaux dans les années futures.
Plus de retour possible, la France et l’Europe ont pris parti en faveur du bien-être animal en proposant de nouvelles aides financières dans le but d’augmenter la « tendance bien-être animal ». Cette transition est-elle source de nouvelles contraintes ? De nouvelles opportunités ? À vous de nous le dire, vous, futurs agriculteurs !
Soazig Le Damany,
Gabrielle Meunier,
BTS Pa1 apprentissage